Le Parti Social-Démocrate Haïtien (FUSION) exige un gouvernement de transition en vue d’une sortie de crise

Serge GILLES, Victor BENOIT - Parti Social-Démocrate Haïtien (FUSION)

Le Parti Social-Démocrate Haïtien (FUSION) préconise un gouvernement de transition pendant deux ans, seule option capable de permettre une sortie de crise, dans une note de presse en date du dimanche 29 novembre 2015, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Le comportement du pouvoir et du Conseil électoral provisoire (Cep) ne laisse pas d’autre option de sortie de crise que la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement de transition, pour une période de deux ans, soutient la présidente de la Fusion, Edmonde Supplice Beauzile.

« Seule une large concertation, entre les forces vives de la nation, peut nous permettre de trouver la formule appropriée pour passer ce cap difficile, de nous mettre d’accord sur un « pacte de gouvernabilité », en vue de redémarrer le projet démocratique sur des bases nouvelles et saines », estime-t-elle.

Dans un communiqué, émis le 29 novembre 2015, le groupe des huit (G8) candidats à la présidence de l’opposition a également préconisé la transition comme une option de sortie de crise, suite aux résultats définitifs du scrutin présidentiel du 25 octobre 2015, considérés comme frauduleux.

Le moment est venu - pour celles et ceux qui veulent une sortie de la crise politique - de mettre de côté les querelles partisanes et les intérêts personnels, aussi légitimes qu’ils puissent être, pour entamer, de toute urgence, les concertations indispensables, recommande la Fusion.

Le Cep démontre qu’il est déterminé à plonger le pays dans une crise postélectorale, pour donner satisfaction à ses commanditaires du pouvoir sortant, en permettant au candidat du palais national d’être en première position au second tour, accuse-t-elle.

« Cette volonté de persister dans l’erreur va conduire notre pays vers un chaos, aux conséquences incalculables pour la stabilité politique du pays et, peut-être même, pour ce qui reste de notre indépendance », prévoit la Fusion.

« La situation du pays est grave, les risques d’une explosion sociale et d’une perte totale de notre souveraineté sont réels ».

« Nous devons être indignés par l’incapacité de nos élites, depuis près de trente ans, à organiser des élections démocratiques, par la volonté d’une certaine communauté internationale à nous imposer une démocratie au rabais, inacceptable partout et ailleurs ».

L’échec du Cep aura permis de convaincre les plus incrédules d’adhérer à la proposition de recourir au modèle brésilien de vote électronique, couplé à une participation citoyenne, avance-t-elle.

La Fusion invite toutes les citoyennes et tous les citoyens concernés à soutenir les manifestations pacifiques, organisées pour exiger la tenue de bonnes élections, et à y participer en masse afin de faire plier le Cep, l’exécutif et la communauté internationale.

Entre-temps, les mobilisations anti-gouvernementales, à travers les rues, semblent gagner en intensité depuis quelques jours, à mesure qu’on s’approche du second tour de la présidentielle prévu pour le 27 décembre 2015.

Jovenel Moïse du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, placé en première position avec 508,761 votes, soit 32.76 %, et le candidat de la Lapeh, Jude Célestin, en deuxième place avec 392, 782 votes, soit 25.29 %, devraient participer au deuxième tour de la présidentielle, selon les résultats définitifs de la présidentielle, publiés par le Cep, le mardi 24 novembre 2015

Ce second tour est prévu pour le 27 décembre 2015.

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