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 Haiti-Refondation.org

Les violons non accordés de la transition

3 Février 2016, 14:25pm

Publié par haiti-refondation-org

 Jocelerme Privert  (à gauche) et  Martelly Martelly  (à droite) Jocelerme Privert  (à gauche) et  Martelly Martelly  (à droite)

Jocelerme Privert (à gauche) et Martelly Martelly (à droite)

Ce Parlement, déjà contesté, peut-il , seul, décider de la transition ? Pour le G-8, Fanmi Lavalas, La Fusion, et d'autres organisations politiques, il n'en est pas question. Car le PHTK, le Parti de Michel Martelly est « surreprésenté » au Parlement, ayant beaucoup trop de parlementaires dont la légitimité est contestée. À côté de ceux-là: dealers de drogue, anciens prisonniers inculpés de meurtre, ( le Président du Sénat, au passage, M. Jocelerme Privert en est un), il y a les autres sur qui pèsent la présomption d'avoir chèrement acquis leur place contre monnaies sonnantes et trébuchantes. Certains, plus radicaux exigent donc le renvoi pur et simple de ce Parlement, sinon le peuple décidera. De plus, d'autres protagonistes dénient le droit au Président Martelly de pouvoir désigner son successeur. Apparemment, on n'est pas prêt de sortir de l'auberge, même quand un accord entre M. Martelly et le Parlement serait trouvé.

par Roberson Alphonse
Les violons de la transition ne sont toujours pas accordés, à quatre jours de l’expiration du mandat du président Michel Martelly le 7 février 2016. Le remplaçant du Premier ministre Evans Paul n’est toujours pas connu. Poisson d’avril en février, faux-fuyants, manœuvres de stratèges, la démission du Premier ministre Evans Paul, confirmée par des voix autorisées au palais national mardi, n’est toujours pas actée. Il n’y a toujours pas de lettre. Rien n’est encore officiel. La Primature, au Bicentenaire, est à deux minutes en voiture du palais national, au Champ de Mars. Pourtant, la distance entre les sièges des deux branches de l’exécutif n’a jamais été aussi loin et les téléphones aussi inutiles quand on joue à la chaise musicale entre prétendants proches de Martelly et Evans Paul.
Sans la démission du Premier ministre Evans Paul, le chef de l’Etat ne peut pas désigner son remplaçant pour que se tiennent les consultations entre les présidents du Sénat et de la Chambre des députés sur la ratification.
Le sénateur Jocelerme Privert, président du Sénat, l’a confié. Second personnage politique, Privert, très attentif, toujours prêt à discuter avec le président Martelly sur la crise, a encore du jus, de la salive et de l’espoir que les noms des Premiers-ministrables seront officiellement communiqués au Parlement à temps. Ballon d’essai, petit jeu de positionnement, officieusement, des noms sont cités pour remplacer KP.
Comme à la chasse, le sénateur François Annick Joseph a tenté de descendre un à un dans la presse ce mardi les potentiels Premiers ministres dont on cite les noms.
Le sénateur, sur ce point, ne souffre d’aucune solitude. Me Samuel Madistin, coordonnateur du G-8, assimile à une plaisanterie le fait que le nom d'Evans Paul soit cité. Pour le G-8, le prochain président de la République devra sortir de la Cour de cassation et le Premier ministre de consensus devra être une personnalité respectée, issue de la classe politique. Le Parlement n’aura pas toutes les cartes en main.
Si les violons sont loin d’être accordés entre les Haïtiens, la communauté internationale et le secteur privé organisé envoient des signaux clairs. Les visites de responsables d’associations patronales, d’ambassadeurs occidentaux au Parlement soulignent qu’au moment venu, c’est vers l’Assemblée nationale, composée il est vrai de mal élus, que la communauté internationale va se tourner. Certains maudiront la surdité de Pierre-Louis Opont et de son CEP qui, en donnant les certificats, sans passer au crible les fraudeurs et les acheteurs de sièges, a compliqué la situation. Le Blanc, aussi, est dans la logique de travailler avec les bien élus, sortis des élections de 2015, dira-t-on également. Rien n’est simple sous nos cieux.
Le pouvoir de ce Parlement à décider tout seul ou presque de la transition n’est pas contesté que par le G-8. Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines, entre autres, faiblement représentés à l’Assemblée nationale, ont des directoires qui ne voudront pas être exclus des discussions. Certains disent du partage du pouvoir. Ils se mobilisent dans la rue.
L’heure tourne. Sur Michel Martelly, le Blanc a déjà baissé le rideau. Pourvu que l’ex-chanteur, bientôt ex-président, digère bien l’obscurité, la retraite. Pourvu que lui et les siens ne soient pas tentés par des actions d’éclat dommageables pour tous.
L’heure tourne. Et il y a un grand vide : l’absence d’un chef d’orchestre capable de convaincre les acteurs politiques d’harmoniser leurs violons pour que la transition s’initie sans casse.
Roberson Alphonse
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O
Peyi a bloke pou ki rezon
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O
Pou ki rezon chef leta bloke peyi a
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