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 Haiti-Refondation.org

Haïti: Une ingérence étrangère de plus en plus insupportable

4 Février 2016, 14:12pm

Publié par haiti-refondation-org

* Arnousse Beaulière, Docteur en économie, Analyste politique, auteur de l’essai intitulé "Immigration, Intégration. Un malaise persistant"

* Arnousse Beaulière, Docteur en économie, Analyste politique, auteur de l’essai intitulé "Immigration, Intégration. Un malaise persistant"

 

Mme Paula Caldwell St-Onge est l'ambassadrice du Canada accréditée en Haïti. Et voila ce qu'elle a déclaré : « Nous voulons - comme tout le monde - que l'on complète l'élection présidentielle [qui servira aussi à élire 6 sénateurs et 26 députés] », « Et plus tôt que tard », a-t-elle ajouté. « On ne veut pas voir un gouvernement de transition qui dure un an ou deux ».  (Le Devoir, 28 janvier 2016).
De quel droit cette ambassadrice se permet-elle de parler ainsi dans un pays souverain ? Ailleurs, elle aurait été immédiatement convoquée par le Ministère des Affaires Étrangères du gouvernement de l'État accréditaire pour s'entendre déclarée «persona non grata ». Mais, en Haïti, les dirigeants haïtiens d'aujourd’hui se comportent comme des soumis, des domestiques devant leurs maîtres du Core Group , nouveaux colons. Quel mépris! Quelle humiliation pour le peuple haïtien ! Mais où sont passés les grands nationalistes, les grands bavards anti-imperialistes, les «Pitit Dessalines » ?   Aucune note de protestation non plus de leur part. Ils ont, eux aussi, plié la queue. Tout comme les membres de ce gouvernement vénal, vil et infâme...

 

La situation sociopolitique haïtienne n'a jamais été aussi préoccupante. Si cette crise endémique incombe d'abord aux acteurs haïtiens qui ne cessent de s'entredéchirer depuis des lustres, elle signe également l'échec cuisant de la communauté dite internationale représentée par le Core Group (les ambassadeurs des Etats-Unis, de la France, du Canada, de l'Espagne, du Brésil et de l'Union européenne, ainsi que des représentants spéciaux de l'ONU et de l'Organisation des Etats Américains (OEA)).
En effet, c'est le Core Group qui a soutenu jusqu'au bout le chanteur Michel Martelly alias Sweet Micky arrivé, le 14 mai 2011, au Palais national par une porte dérobée dans les valises de l'Oncle Sam par l'entremise de l'OEA. Rappelons, à quelques jours de la fin de son mandat (7 février 2016), que ce néoduvaliériste, qui n'a jamais su habiter la fonction de chef de l'Etat, a refusé systématiquement d'organiser, depuis 2011, les élections municipales et sénatoriales partielles en violation flagrante de la Constitution.
Par ailleurs, c'est le même Core Group qui a co-organisé la mascarade électorale des 9 août et 25 octobre 2015 (élections municipales, législatives, sénatoriales et présidentielle) avec un Conseil électoral provisoire (CEP) croupion dont les différents membres ont été poussés à la démission les uns après les autres sous pression de la rue pour avoir magouillé en faveur du candidat du pouvoir Tèt Kale.
C'est encore ce Core Group qui a estimé malgré tout que « the show must go one » alors que le peuple haïtien s'est mis debout comme un seul homme pour dire, haut et fort, non à ce spectacle de mauvais goût. Non à Martelly ! Non à un nouveau kout mal taye (coup de bonneteau) de l'OEA dans le processus électoral ! Non à cette nouvelle forme d'occupation assurée par les forces étrangères de la MINUSTAH. Institution dont les Haïtiens retiendront essentiellement le choléra introduit chez eux via des casques bleus népalais, avec son cortège de morts par milliers, comme l'a si bien relevé l'écrivain Lionel Trouillot, le 22 janvier 2016, au micro de France Inter.
« Nous voulons - comme tout le monde - que l'on complète l'élection présidentielle [qui servira aussi à élire 6 sénateurs et 26 députés] », a déclaré l'ambassadrice du Canada accréditée en Haïti, Mme Paula Caldwell St-Onge (Le Devoir, 28 janvier 2016). « Et plus tôt que tard », a-t-elle ajouté. Et la diplomate canadienne de poursuivre : « On ne veut pas voir un gouvernement de transition qui dure un an ou deux ». Incroyable, quel mépris! Quelle humiliation pour le peuple haïtien !
De quel droit cette ambassadrice, qui n'est pas la seule d'ailleurs, peut-elle se permettre de parler ainsi d'un pays souverain ? Quid du respect de l'article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 ? Ailleurs, elle aurait été immédiatement convoquée par les autorités pour s'expliquer en vue d'une probable expulsion du territoire national pour immixtion dans des « affaires extérieures au Canada ». Mais, en Haïti, ce sont les dirigeants haïtiens qui sont régulièrement soumis comme des restavèk (esclaves) au diktat de leurs maîtres du Core Group prêts à sévir à tout moment !
Comment pourrais-je rester les bras croisés face à ça ? Impossible !
Haïti singulier petit pays, certes. Mais, en même temps, un grand pays de par son extraordinaire histoire. Voilà pourquoi j'entends bien, à mon modeste niveau, contribuer, plus que jamais, à le faire respecter de l'intérieur comme de l'extérieur. Et je sais que nous commençons à être de plus en plus nombreux, les fils et filles de notre Haïti chérie, à se lancer dans ce combat politique et intellectuel nécessaire. Pour la dignité du peuple haïtien. Tôt ou tard, nous vaincrons !

Le peuple haïtien doit être respecté au même titre que le peuple canadien, américain, français... Ce temps est révolu où les Haïtiens étaient traités comme des sous-hommes ! Les pays dits « amis » d'Haïti doivent cesser leur ingérence néfaste dans des affaires qui regardent exclusivement les Haïtiens.
Leur principal argument est qu'ils ont financé les « élections » - US$60 millions dont une part est assurée par l'Etat haïtien -, ce qui leur conférerait de facto un droit d'immixtion dans la gestion des affaires internes à Haïti. Leur credo : « qui finance dirige ».
Alors, que l'Etat haïtien s'attaque, enfin, sérieusement à la corruption, au gaspillage, pour dégager les ressources nécessaires au financement de l'organisation des joutes électorales dans le pays ! Pour recouvrer la liberté, la souveraineté, l'autodétermination ! Car cette ingérence étrangère ostentatoire est devenue de plus en plus néfaste, suffocante, insupportable.
Arnousse Beaulière
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C
The problem is as long as Haitians are acting as primitive people we will always need someone to dictate us right from wrong. We still cannot call Haiti a country since 1804 because its people acts like a bunches of retarded. You don't want foreigners to interfere with Haiti. This a joke. Where was the Haitians on the earthquake? As far as remember, it was the international community who where digging the blocks out of Haitians who where buried inderneath them. Be real.
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F
Bravo, je félicite sincèrement Monsieur Arnousse Beaulière pour ce geste patriotique , pour cet excellent article dont l'objectif est : Non à l'ingérence étrangère chez nous en Haïti, non à l'occupation permanente de la MINUSTA chez nous en Haïti, non à l'esclavage, non au néocolonialisme, non à la corruption, non aux élections bidons en Haïti, non à la pauvreté, etc, etc. Cher Monsieur Arnousse, nous ne sommes pas nombreux mais, assurez-vous, vous n'êtes plus seul. Nous sommes maintenant deux. Je ne peux absolument rien démentir dans votre article, c parfait Monsieur, bravo !!!
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